La récente décision des États-Unis d'augmenter les droits de douane à l'importation à des niveaux qui dépassent déjà 100 % sur différents groupes de produits ouvre une nouvelle phase dans le commerce mondial. Les entreprises américaines parlent de la "fin d'une ère de marchandises bon marché" et mettent en garde contre la menace d'une désorganisation des chaînes d'approvisionnement mondiales, non seulement dans les relations avec la Chine, mais aussi avec les partenaires traditionnels de l'ALENA et de l'Union européenne.
Avec une inflation nationale en hausse, des coûts logistiques moins prévisibles et la perspective de taux d'intérêt internationaux plus élevés, les multinationales doivent redéfinir leurs itinéraires d'approvisionnement. Ce mouvement crée une fenêtre d'opportunité pour les pays capables de livrer :
Accès préférentiel aux grands blocs de consommateurs (Mercosur, accords UE-Mercosur en cours de négociation).
Base industrielle prête à absorber la production transférée avec un temps de montée en puissance minimal.
Une énergie compétitive et propre, un facteur clé pour les chaînes qui recherchent la neutralité carbone.
Le Brésil réunit ces trois caractéristiques et associe également la taille du marché à la proximité culturelle de l'Occident et à un cadre juridique mature pour les investissements étrangers.
Avec 215 millions d'habitants, des classes moyennes en expansion et une numérisation accélérée de la consommation, le pays crée suffisamment de demande pour justifier des usines locales avant même de compter sur des exportations supplémentaires. Cela permet de diluer le risque de change et de lisser les cycles de la demande mondiale.
Intégration commerciale régionale
Outre le Mercosur (tarif extérieur commun de 0 % à 20 % pour la plupart des intrants industriels), le Brésil négocie des accords avec l'Union européenne, le Canada et l'AELE qui réduisent les barrières tarifaires au moment même où les grandes économies en érigent de nouvelles. Pour les investisseurs, cela signifie produire sur le territoire brésilien et vendre à plus de 800 millions de consommateurs dans le cadre de régimes préférentiels.
Énergie propre à faible coût
Plus de 83 % de la matrice électrique du Brésil sont renouvelables (hydroélectricité, énergie solaire et éolienne), alors que l'Europe et les États-Unis sont confrontés à des chocs sur les prix des énergies fossiles. La ruée mondiale vers l'hydrogène vert place le nord-est du Brésil parmi les dix sites les plus compétitifs au monde pour les projets d'exportation, selon les estimations de l'IRENA.
Une solide réserve de concessions
D'ici 2027, le Programme de partenariat pour l'investissement (PPI) prévoit des ventes aux enchères dans les ports, les chemins de fer, les autoroutes, l'assainissement et la 5G privée, pour un total de plus de 100 milliards de dollars US de dépenses d'investissement contractuelles. Le nouveau cadre pour les garanties et l'extension des obligations incitatives ajoutent une sécurité juridique et des avantages fiscaux.
Acier et métaux spéciaux
Le Brésil est déjà le deuxième fournisseur d'acier des États-Unis, derrière le Canada. Si des droits de douane supplémentaires rendent les expéditions directes irréalisables, les entreprises sidérurgiques et métallurgiques américaines et asiatiques pourraient opter pour des coentreprises locales afin d'approvisionner les marchés d'Amérique du Sud et d'Afrique sans bénéficier de la "prime tarifaire" appliquée aux États-Unis. Il existe un excédent de minerai de fer de haute qualité et de nouveaux itinéraires ferroviaires (West-East Integration Railway et FIOL) sont en cours d'installation.
Technologies de l'information et électronique de niche
Les mêmes documents qui font état d'un manque de main-d'œuvre technique aux États-Unis indiquent que les semi-conducteurs et l'électronique grand public ne reviendront pas rapidement sur le territoire américain Tarifaço_ empresários f.... La zone de libre-échange de Manaus, combinée aux incitations de la loi sur l'informatique et au régime ex-tarifaire pour les capitaux importés, offre un retour sur investissement compétitif pour les lignes d'assemblage avancées destinées à l'Amérique latine.
Agro-industrie 4.0 et bioindustrie
Les droits de douane américains sur les intrants agricoles chinois renchérissent déjà les engrais, les outils et les biotechnologies aux États-Unis...Comprendre les droits de douane de Trump.... Le Brésil, quant à lui, dispose de 65 % de terres arables encore disponibles pour une expansion durable. Les jeunes pousses dans le domaine des intrants biologiques, de la génétique tropicalisée et de la logistique réfrigérée trouvent du capital-risque national et des politiques de crédit rural qui amortissent les risques d'une traction commerciale.
Énergies renouvelables et hydrogène vert
Les nouveaux projets à Ceará, Rio Grande do Norte et Bahia offrent un facteur de capacité éolienne de 55 % et un rayonnement solaire de 2 200 kWh/m²/an, parmi les meilleurs de l'hémisphère sud. Les ventes aux enchères organisées par l'État prévoient des contrats à long terme (AAE de 15 à 20 ans), ce qui permet de modéliser le financement des projets en dollars.
Services numériques, fintechs et IA appliquée
Les Brésiliens passent en moyenne 5 heures par jour sur des applications mobiles, soit le temps d'engagement le plus long d'Amérique latine. L'écosystème des paiements instantanés (PIX) atteint 37 millions de transactions quotidiennes et sert de véritable bac à sable pour les solutions de banque en tant que service, les regtechs et l'apprentissage automatique anti-fraude. La récente loi complémentaire 182/2021 a créé le cadre juridique pour les start-ups, simplifiant les options d'achat d'actions et la procédure réglementaire accélérée à la Banque centrale.
Bien que le taux moyen des taxes à l'importation au Brésil (12,4 %) soit plus élevé que le taux américain (2,7 %) Tarifaço_ empresários f...Tarifas Trump_ repercus..., les instruments négociés d'entreprise à entreprise réduisent considérablement ce coût :
Les investisseurs institutionnels mondiaux ont déplacé 37 000 milliards de dollars US dans le cadre de mandats ESG en 2024. Les entreprises implantées au Brésil ont un accès direct à :
Le cadre budgétaire de 2024 fixe un plafond progressif pour l'expansion réelle des dépenses publiques et prévoit un excédent primaire de 0,25 % du PIB d'ici 2026. L'autonomie de la Banque centrale, sanctionnée en 2021, garantit que l'objectif d'inflation converge vers 3 % en 2026, ce qui renforce la prévisibilité du taux de change.
Dans le domaine juridique, la loi sur la liberté économique (13 874/2019) et le nouveau cadre de garanties (loi 14 711/2023) simplifient l'ouverture des entreprises, consolident la sécurité dans les garanties fiduciaires et réduisent les délais moyens de recouvrement des crédits de 4,5 à 2,7 ans, selon la Banque mondiale.
Greenfield 100 % étranger
Avantage : contrôle total et obtention d'incitations publiques personnalisées.
Défi : terme de licence moyen classé comme "complexe" par le WEF.
Entreprise commune avec un acteur local
Avantage : utilisation des canaux de distribution et de l'expertise fiscale.
Défi : aligner la gouvernance ; l'actionnaire minoritaire étranger doit négocier l'accompagnement.
Plate-forme d'exportation dans la zone franche industrielle
Avantage : suspension du SGIC, du PIS/Cofins et du II ; libre échange.
Défi : 80 % de la production doivent quitter le pays ; convient aux produits à haute valeur ajoutée.
Centre de services partagés
Avantage : prestations ISS réduites (2 %) dans plusieurs capitales ; zones compatibles avec l'Amérique du Nord et l'Europe.
Défi : la guerre des talents informatiques exige des programmes de perfectionnement.
La recomposition des chaînes de valeur initiée par la hausse des droits de douane américains est plus qu'un réarrangement cyclique. Elle signale un environnement dans lequel la sécurité de l'approvisionnement, l'énergie propre et l'accès régional sont devenus des atouts stratégiques. Le Brésil, avec son marché intérieur robuste, sa matrice renouvelable, son pipeline de concessions et son intégration commerciale en cours, se positionne comme une destination naturelle pour les multinationales à la recherche d'une base compétitive et résiliente dans les Amériques.
Pour les dirigeants qui doivent repositionner leurs opérations mondiales au cours de la prochaine décennie, "attendre et voir" peut signifier perdre la courbe d'apprentissage locale et laisser la place à des concurrents plus agiles. Le moment est venu d'explorer le Brésil comme plateforme d'expansion - et Ideas International est prêt à mener ce voyage de bout en bout.
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